Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de lire notre magazine papier, voici un article tiré du ONESHOT Magazine #1
Quand je l’ai rencontré, je ne me doutais pas où je mettais les pieds. Rencontre du 3e type avec un mec de la vape…
Par Miss Willis
Jour 1. Premier contact.
Il a de l’esprit, il me fait mourir de rire, et pour ne rien gâcher il est plutôt mignon ! On parle de nos vies, de nos boulots et je découvre qu’il est responsable d’un « shop » de « vape ».
« Tu veux dire une boutique de cigarette électronique c’est ça ? »
« Oui, mais c’est plus hype dit comme ça…. »
Il aime ce qu’il fait, me dit comme c’est gratifiant de pouvoir aider des fumeurs à arrêter la cigarette…
« D’accord, mais ils fument quand même non ? »
« Non, ils vapent ! »
Je ne fume pas alors j’essaye de comprendre approximativement la nuance…
Il sort de temps en temps « vaper » (ben oui on dit plus « vapoter »). Ça ne change pas grand-chose par rapport aux fumeurs non ? Bon, il ne sent pas la clope dégueu après, ce n’est pas plus mal !
Il ajoute qu’avec ça il fait partie de quelque chose qui ressemble à un collectif de vapoteurs qui ont une émission tous les lundis sur YouTube.
« Mais vous parlez de quoi au juste ? »
« Ben de vape ! Et on rigole pas mal aussi ! »
Mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien se dire pendant une heure tous les lundis ? C’est qu’un truc qui leur sert à arrêter de fumer après tout ! Je m’imagine déjà une bande de geeks derrière leur PC à se balancer des vannes douteuses… Mais je découvre aussi quelqu’un de passionné et j’aime ça ; je vais essayer de ne pas m’arrêter à ces préjugés. On décide de se revoir. Si j’avais su…
Jour 3. Choc des cultures
Allez, je me lance, je l’invite à manger chez moi. Il est toujours aussi cool, on passe une super soirée. Il vape à la fenêtre pour ne pas me déranger, j’apprécie. Oui oui, je me mets à adopter le vocabulaire du parfait petit vapoteur, histoire de ne pas passer pour l’ignare de service. Il parle un peu de son travail, mais rien qui ne me mette la puce à l’oreille. Je me suis peut-être trompée.
Mais c’était jusqu’à ce qu’il me dise :
« Je crois qu’il faut que je refasse mon coil ! Ça te dérange pas ?» Évidemment je lui dis que non, même si je n’ai aucune idée de ce dont il me parle !
Et là, il sort une pochette que je n’avais même pas remarquée. Mais c’est quoi ça au juste ? Est-ce que je me pointe à un rdv avec ma trousse de manucure, moi ?
Il étale son matos sur la table (je parle bien d’outils à « coiler » oui !) et il ajoute :
« T’as pas de l’essuie-tout ? »
Mais que me veut ce gars ? ?
Je le vois commencer à dépecer sa vape et faire des trucs complètement bizarres dessus.
Au bout de 10 minutes, satisfait, il retourne à la fenêtre vaper.
Je reste interloquée ; je ne sais pas ce qu’il vient de se passer. Je fais comme s’il n’y avait rien eu, je ne pose pas de questions.
Il rentre chez lui. La soirée était malgré tout sympa.
Jour 7. Immersion dans un autre monde.
J’essaye de garder loin dans ma tête cet épisode de viol d’essuie-tout et je décide d’accepter son invitation à venir chez lui. Il me fait visiter et je fais comme si de rien n’était quand je vois le rouleau d’essuie-tout sur son bureau. J’en viens presque à espérer qu’il serve uniquement à aller sur des sites internet…
Mais il fallait que j’en sache plus. Je lui demande alors ce qu’il s’est passé l’autre jour et qu’est-ce que c’est qu’un « coil »….
Et là, je n’ai pas suivi la moitié de la conversation. En homme investi et passionné qu’il est, il a senti l’ouverture et s’est lâché…Il m’a parlé de « coil », de « résistance », de « coton », d’ « ato », de « drip tip », de « bottom coil » et de « top coil », de « box », de « mod »…
Au secours !!! J’ai acquiescé en espérant que la conversation se termine. Mais il est tellement à fond que je ne peux pas l’arrêter. Et en même temps, sans savoir pourquoi, ça me plaît !
Jour 14. Découverte des autochtones
Jour 14. Découverte des autochtonesJe décide de m’intéresser un peu à son milieu. Je l’aime quand même bien, ce garçon, à vrai dire. On est lundi, je prends donc sur moi de me mettre sur mon ordi à 22h pour regarder le live de OneShot sur YouTube. Je ne veux rien louper alors je suis déjà connectée à 21h50. Grossière erreur. Je commence à somnoler devant mon écran quand vers 22h30 l’émission commence enfin. Apparaît alors à l’écran un type qui ressemble étrangement à Otto, le conducteur de bus des Simpsons. Ça chambre, ça parle un peu vape, je ne comprends pas tout. Il va me falloir un léger débriefing avec mon copain. C’est quoi cette histoire de reportage sur l’Allemagne ? Ce mec, Matt, son surnom, c’est la Batte ? Et je ne maîtrise pas trop encore cette langue étrange que pratiquent ces gars. Enfin je dis gars, mais il y a quand même une fille qui s’est perdue là-dedans. Finalement quand elle se met à parler, je comprends vite qu’elle est parfaitement dans son milieu. Ce n’est donc pas réservé exclusivement aux hommes ?
L’émission passe et malgré tout je rigole bien. Il va falloir que je regarde un peu plus…
Jour 16. Suite de la découverte
Pour en savoir un peu plus encore sur ce qui le passionne tellement, je passe le voir dans la boutique où il travaille. Pardon, son « shop ». Nuance.
Il me fait découvrir les étagères des liquides aux noms improbables, aux designs surprenants (Matt en a un avec un dessin de slip ? Vraiment ?), aux odeurs que je me mets à apprécier.
Je découvre aussi mon mec dans son travail, investi, et motivé à faire changer les habitudes des fumeurs qu’il conseille. Je comprends l’importance de ce qu’il fait et pourquoi il le fait. De plus en plus cool ce type…
Jour 61. Choc des cultures
Je m’habitue petit à petit à ce monde de la vape qui commence à faire partie de mon quotidien. J’apprécie l’odeur de « la chose » le matin avec mon café. Parce que non, maintenant cela ne me dérange plus qu’il vape à côté de moi. Je regarde OneShot régulièrement. Je commence à comprendre à peu près tout dans nos conversations lorsqu’il parle de vape. Enfin, c’est ce que je croyais.
On se met ce soir-là à parler de son anniversaire. La date est proche, je cherche à savoir ce qui lui ferait plaisir. Et je m’attendais à tout, sauf à ce qu’il m’a dit à ce moment-là. D’une voix détachée et sur un ton banal, il me dit :
« J’aimerai une pipe. »
Blanc. Moment de doute dans ma tête. Sans entrer dans les détails intimes de notre vie, il me semble que cette étape est franchie depuis longtemps entre nous…
Et il ajoute :
« Ma mère peut faire ça avec toi si tu préfères. »
WHAT ?
J’ai des sueurs froides et des images comme celle de son rouleau d’essuie-tout posé ce jour-là sur son bureau me reviennent en mémoire… Je me serai trompée à ce point ?
C’est en voyant ma tête qu’il sort son téléphone et me montre une photo de Flo avec une pipe pour laquelle il a eu un prix au vapexpo de l’année dernière.
Une vape. C’était juste une vape. Une vape à près de 400 euros quand même.
Merde. La pipe à laquelle je pensais était gratuite, elle, au moins.
Jour 70. L’Invasion
Tout se passe bien avec mon vapoteur de chéri. Tellement bien qu’il a envahi l’espace. Littéralement. Il vient chez moi avec ses vapes. Parce que, oui, le geek de la vape a plusieurs setups. Il en a beaucoup même. Certains qu’il ne sort quasiment pas de chez lui. Quel intérêt ? Je cherche encore…
Et chez moi il pousse des vapes un peu partout. Il les met en hauteur, ça serait dommage qu’elles tombent et s’abîment. Il laisse traîner ses liquides, et il en a beaucoup. Trop même à mon goût. Il les teste et me les fait tester aussi, j’aime bien ça. Je me prends au jeu de deviner les arômes. Je découvre ce que j’aime aussi. Et toujours ce rouleau d’essuie-tout qui traîne…
Il envahit jusqu’à mon sac à main dans lequel il met sa fiole de liquide « au cas où ». A croire qu’il marque son territoire.
Envahissant le vapoteur je vous dis.
Jour 121. Un sens des priorités différent
Mon geek et moi avons décidé d’emménager ensemble. Et je découvre son sens des priorités. Nous avons trouvé notre petit nid douillet, mais je me suis rendue compte d’un gros problème : aucune armoire ne rentre dans notre chambre. Aucun espace pour ranger mes vêtements. Aucun espace pour mes chaussures ! Je me sens mal rien qu’à l’idée de laisser mes affaires dans les cartons.
Pendant ce temps le vapoteur cherche comment ranger ses vapes… Il écume les sites internet à la recherche de la vitrine parfaite qui accueillera ses précieuses. Mais fais-moi mon dressing!!!
On essaye de booker nos vacances aussi. Mais il y a le Hall Of Vape. Et le vapexpo. Il ne faudrait pas que ça tombe en même temps…
Vraiment pas le même sens des priorités.
Jour 149. The Hall of Vape
On y est. Immersion totale et saut dans le vide sans parachute dans le monde de la vape. Entrée en territoire hostile en somme. Je parle à peine allemand, je ne connais ni le domaine ni personne ici. 25 000 personnes attendues… le week-end s’annonce éprouvant !
A l’ouverture, des gens se précipitent et courent à certains stands. Visiblement une rock star y est cachée, mais j’ai beau chercher je ne la trouve pas. On me parle d’un Corona… Mais LA Corona, ça me parle un peu plus. Il est où d’ailleurs le stand où on peut avoir une bière ? Parce ce que je sens qu’il va m’en falloir quelques-unes jusqu’à dimanche !
Je découvre un hall où il se passe beaucoup de choses sur un léger fond de vape et un très gros fond de musique. Il faut croire apparemment que les liquides sont meilleurs avec des danseuses de pole dance ou des actrices de films pour adultes qui les présentent. Je constate qu’on a peu pensé aux femmes pourtant très nombreuses au salon… A bon entendeur !
J’entends crier « Muk ! Muk !» et quand je me retourne un cuistot jaune survolté lui répond « Muk ! Muk ». Mais sérieux on est où là ?
Dans l’autre hall, tout est plus calme et je découvre ces gens dont mon geek me parle souvent, de ces marques qu’il adore. Et j’apprends à connaître plein de gens passionnés qui ont surtout envie de partager ce qu’ils aiment.
Finalement ce salon devient vraiment sympa et passe bien plus vite que je ne l’avais prévu, même si je ne comprends pas toujours ce qu’il s’y raconte.
Je l’accompagnerai peut-être à Villepinte alors…
JIMENEZ Pablo
🙂 Trop bon!!! çà se lit comme un roman et c’est criant de réalisme et de vérité!
Gael Lacase
Excellent je me suis bien marré merci pour cette tranche de vie
Alex
J’ai adoré le lire dans oneshot mag.Un vrai bon moment de passé, c’est bien rédigé bravo
Angie
Mdr ma belle ! trop bien écrit j’ai adoré !!!on remarque bien le vécu
Charly
Tellement vrai
Gronot
J adore.. Tellement vrai ❤️❤️❤️